CHRONIQUE : Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier (Patrick MODIANO)

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Résumé : - Et l'enfant ? demanda Daragane. Vous avez eu des nouvelles de l'enfant ? - Aucune. Je me suis souvent demandé ce qu'il était devenu... Quel drôle de départ dans la vie... - Ils l'avaient certainement inscrit à une école... - Oui. A l'école de la Forêt, rue de Beuvron. Je me souviens avoir écrit un mot pour justifier son absence à cause d'une grippe. - Et à l'école de la Forêt, on pourrait peut-être trouver une trace de son passage... - Non, malheureusement. Ils ont détruit l'école de la Forêt il y a deux ans. C'était une toute petite école, vous savez...


Avis : Je dois bien vous l'avouer je rêvais de lire du Modiano depuis très longtemps mais je ne savais jamais par lequel commencer ni vers lequel me tourner. Quand ma tante m'a proposé de lire ce livre-là, le prix Nobel de 2014, je me suis laissée tenter par ce titre à rallonge intriguant et innocent. Je suis ravie de m'être laissée surprendre par cette histoire "presque" policière.

L'histoire commence subitement, in medias res. Jean Daragane un auteur vivant seul depuis des années reçoit un coup de téléphone. Jean Daragane s'inquiète un peu mais décroche le téléphone c'est Gille Ottolini qui le contacte. Ce dernier a retrouvé son carnet d'adresse dans une gare et lui donne un rendez-vous dans un bar pour remettre en main propre le carnet à Jean Daragane. Dès lors le carnet récupéré les ennuis commencent. En effet Gilles Ottolini avait un peu fouillé le carnet d'adresse et y avait découvert un nom : Guy Torstel. Gilles demande alors à Jean qui est cette personne mais malheureusement, Jean ne semble pas s'en souvenir et doit faire un énorme effort de mémoire afin d'essayer de se rappeler qui est Guy Torstel. 

Il faut savoir que l'histoire est prenante grâce à son atmosphère. Elle est inquiétante parfois pesante et donne du coup ce rendu de "roman policier". Le personnage principal, Jean Daragane ne semble pas savoir, ni même se souvenir et Gilles Ottolini lui fout une certaine pression.  De plus une amie de Gilles, Chantal met en garde Jean sans pour autant le rassurer. Tous les personnages sont assez énigmatiques comme l'histoire en fait. Les réactions et les comportements des personnages amènent à créer une ambiance angoissante par moment. Cependant l'histoire est inachevée et contribue donc tout autant à cette impression d'angoisse perpétuelle.

Je vous l'avoue parfois je ne savais plus ce que je lisais je ne comprenais plus trop et il faut se méfier certes le livre est relativement court mais la lecture est d'autant plus importante. Ici on ne saute pas une ligne au risque de louper LA phrase ou L'INDICE sur notre réflexion d'enquêteur. En effet d'un chapitre à un autre l'espace temps est largement modifié ne soyez pas inquiet à l'idée de faire un bon dans le passé assez régulièrement.

Pour ce qui est de Modiano lui même, j'ai adoré. L'histoire m'a plu malgré le fait d'avoir l'impression d'un sans fin et d'une histoire sans but précis. Je me suis laissée prendre dans cette intrigue et je me suis impressionnée de vouloir savoir ce qu'il se tramait réellement. C'est un auteur qui sait écrire dont les œuvres doivent prendre le temps d'être lu. La qualité des mots et la finalité de l'histoire se dévoile par détails en wagon que seul un lecteur ayant lu l'histoire (et non pas en diagonale) peut comprendre. Je suis ravie d'avoir su lire une œuvre de Modiano et je retenterais l'expérience le plus rapidement possible. Par ailleurs je pense qu'être un lecteur avertit est tout de même nécessaire.


Note : J'ai lu un Modiano, j'ai lu le prix Nobel et oui je vous l'avoue j'en suis fière. 


 
Titre : Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier
Auteur : Patrick Modiano
Maison d'édition : Gallimard
Traducteur : /
 Date de publication : Octobre 2014
Nombre de pages : 146 pages
 Prix : 16,90 €


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